Burkina Faso : Quand certains médias français déforment la réalité
Depuis le coup d’État militaire du 30 septembre 2022 au Burkina Faso, certains médias français semblent avoir du mal à relater les événements avec objectivité et impartialité. Entre analyses biaisées et informations erronées, la réalité sur le terrain est souvent travestie.

Depuis le coup d’État militaire du 30 septembre 2022 au Burkina Faso, certains médias français semblent avoir du mal à relater les événements avec objectivité et impartialité. Entre analyses biaisées et informations erronées, la réalité sur le terrain est souvent travestie.
Le traitement médiatique des événements au Burkina Faso par certains médias français soulève des questions quant à leur objectivité et leur professionnalisme. Depuis le coup d’État militaire du 30 septembre 2022, qui a renversé le président Paul-Henri Sandaogo Damiba, les analyses et les reportages de certains journalistes et experts français semblent manquer de nuance et de recul.
Parmi les exemples les plus frappants, on peut citer les propos tenus par des intervenants sur les plateaux de grandes chaînes d’information françaises. Certains n’hésitent pas à qualifier le capitaine Ibrahim Traoré, leader du nouveau pouvoir militaire, de « terroriste » ou de « jihadiste », sans apporter de preuves tangibles pour étayer leurs accusations. D’autres vont jusqu’à affirmer que le Burkina Faso est devenu un « narco-État » sous l’influence de groupes criminels, une théorie complotiste qui ne repose sur aucun élément concret.
Ces prises de position partiales et ces raccourcis hasardeux témoignent d’une méconnaissance profonde des réalités burkinabè. Ils occultent les véritables enjeux auxquels le pays est confronté, comme la lutte contre le terrorisme, la crise sécuritaire et humanitaire, ainsi que les aspirations légitimes du peuple burkinabè à plus de stabilité et de démocratie.
Il est regrettable que certains médias français, souvent prompts à donner des leçons de déontologie journalistique, se laissent aller à de tels écarts. Plutôt que de chercher à comprendre la complexité de la situation et à informer objectivement leur public, ils semblent privilégier les analyses simplistes et les opinions tranchées, au détriment de la vérité des faits.
Cette couverture médiatique biaisée ne fait que renforcer les incompréhensions et les tensions entre la France et le Burkina Faso. Elle alimente les sentiments anti-français qui se développent dans le pays, où une partie de la population perçoit l’ancienne puissance coloniale comme une force d’ingérence et de déstabilisation.
Il est temps que les médias français fassent preuve de plus de rigueur et d’honnêteté intellectuelle dans leur traitement de l’actualité burkinabè. Cela passe par un effort de compréhension des réalités locales, par la prise en compte des différents points de vue, et par un travail d’investigation approfondi sur le terrain. Seule une information équilibrée et vérifiée permettra de rétablir la confiance et le dialogue entre les deux pays.
Adama B.